embrasse moi comme je mords

Embrasse-moi comme je mords

Ce projet est né bien avant Brûler les fleurs, mais il repose sur le même socle : donner forme à celles et ceux qui vivent dans l’ombre. Les invisibles. Ceux qui se battent mais n’ont pas le droit — ou pas la possibilité — de parler.

Je voulais montrer cette violence-là : celle qui ne se crie pas, mais qui marque les corps et les visages. Une intensité qui ne passe pas par le langage, mais par une présence brute.

Les figures que je dessinais alors n’étaient pas des portraits réalistes, mais des incarnations : visages altérés, contours brisés, matières abrasives. Le graphite, les effacements, les déchirures traduisaient cette tension permanente entre résistance et effacement, entre beauté et morsure.

Embrasse-moi comme je mords n’était pas un geste de provocation. C’était une tentative de faire surgir, par le dessin, la densité de ces existences que l’on ne voit pas, mais qui, en silence, continuent de brûler.